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Frachet Essais-Philo
19 janvier 2013

Jean-François Lyotard

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Jean-François Lyotard, né à Versailles le 10 août 1924 et mort à Paris le 21 avril 1998, est un philosophe "post-structuraliste", surtout connu pour avoir développé la notion de postmodernité. Sa fille Corinne Enaudeau est également philosophe, spécialiste de l'œuvre de son père ainsi que de celle de Jacques Derrida.

Lyotard a en effet 'popularisé ce concept de 'Postmodernité' qui obtint un énorme succès aux Etats-Unis. Il est pourtant issu de "l'ultra gauche", milite ensuite contre la guerre d'Algérie. Il a également beaucoup écrit sur l'art et la littérature.

Son engagement politique s'est d'abord concrétisé par son adhésion au groupe marxiste et anti stalinien "Socialisme ou barbarie" créé par Cornélius Castiriadis et Claude Lefort puis au groupe Pouvoir ouvrier. Il porte un regard critique sur son époque publiant Economie libidinale en 1974 et stigmatise toutes les théories philosophiques de ses contemporains, qu'il assimile à des "pensées totalisantes" qui ont tendance à étouffer la liberté et le libre arbitre individuel. [1]

C'est en 1979 que paraît son œuvre maîtresse "La Condition postmoderne, rapport sur le savoir", condition postmoderne qui envahit toute la sphère de l'humain et de sa condition. On croit de moins en moins à l'idée d'une histoire guidée par le progrès, chère au XVIIIe siècle. Il parcours alors le monde pour expliquer sa pensée, en particulier dans les universités de Berkeley, Yale ou Montréal.

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La Condition postmoderne : rapport sur le savoir (1979)

son œuvre essentielle a popularisé l'expression de "postmodernisme" qui, comme tout les termes à succès, a largement dépassé l'acception donnée par son auteur ». Ce dernier pense que l'évolution des sciences ont favorisé la remise en cause des idées sur la notion de "Modernité", censée expliquer l'expérience humaine et le savoir accumulé, dont le principal danger consiste à tout vouloir expliquer dans des raisonnements globalisants et totalisateurs. Il combat l'idée chère au XVIIIe siècle de la liberté de l'être rationnel et celle non moins dangereuse d'une histoire de l'esprit universel, chère à Hegel. Toutes ces démonstrations ne tiennent plus face à l'évolution des sociétés postindustrielles où la science elle-même est contestée dans ses fondements et ses objectifs. En ce sens, c'est le savoir lui-même qui est au cœur du débat et dont la la légitimité n'est plus irréfragable.

Le Différend (1983)

Cet ouvrage semble bien tenir une place à part dans la bibliographie de Lyotard. Il y traite essentiellement de La philosophie du langage. [2] Il réfute la présence a priori de la connaissance, reprenant simplement ce qui est dit, car constate-t-il, « il y a une phrase » et au départ on n'en sait pas plus. Elle représente la matrice de sa vision du langage et de ses rapports avec la pensée.

Influencé par les propos de Primo Levi, Lyotard s'interroge d'abord sur la notion de témoignage à la lumière du négationnisme et des propos de Robert Faurisson qui par exemple nie l'existence même des chambres à gaz. Le témoignage, déjà fragile par nature, est encore hypothéqué par la mauvaise foi systématique qui en fait de simples arguments à une démonstration. D'où la nécessité de développer de nouveaux modes de pensée, de nouveaux paradigmes.

Il examine aussi les a priori induits par tout discours, les formules toutes faites compréhensibles seulement par ceux qui ont assimilé la même ligne culturelle, comme Ludwig Wittgenstein avait montré avant lui les limites du langage et de la faculté de connaître de l'homme, ce qu'il nomme les "jeux de langage", comme les fonctions "raconter", "juger", "interroger", "analyser", jeux différents régis par leurs propres règles. Le langage est aussi expérience, par les différences culturelles, par les connotations d'un même mot, les arguments qui nient ou ignorent la personnalité de l'autre et qui finalement, empêchent ou en tout cas parasitent largement toute communication. D'où l'intérêt de reconnaître le dis cours de l'autre, qui porte ses propres valeurs, de reconnaître ainsi de nouveaux "jeux de langage".

Bibliographie

  • "La Condition postmoderne : rapport sur le savoir", éditions de Minuit, 1979
  • "Le Postmoderne expliqué aux enfants : Correspondance 1982-1985", éditions Galilée, 1988
  • "Misère de la philosophie", éditions Galilée, 2000

Références

  1. Aucune ne trouvera vraiment grâce à ses yeux, que ce soit le freudisme, le marxisme, l'existentialisme, le structuralisme ou la phénoménologie.
  2. Cette branche de la philosophie s'intéresse surtout à la signification, la référence ou au sens en général, à l'usage du langage, à son apprentissage et à ses processus de création, ainsi qu'à sa compréhension, à la communication en général, à l'interprétation et à la traduction.
  <<<<<<<<<<<<<<<<<<< Christian Broussas - Feyzin - juillet 2011 - <<<<<<< © • cjb • © >>>>>>>>>>>>>>>>>>>  
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