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Frachet Essais-Philo
8 juillet 2018

Michel Onfray et Nietzsche

« Ne sais-tu pas que dans chacune de tes actions, l‘histoire entière du devenir se répète en abrégé ? » Friedrich Nietzsche

Michel Onfray, outre les nombreuses références qu'on trouve dans son œuvre, a bien sûr écrit plusieurs ouvrages sur son auteur préféré, le philosophe allemand Friedrich Nietzsche.

1 - Contre-histoire de la philosophie n°14 : Friedrich Nietzsche
2 - Physiologie de Georges Palante : pour un nietzschéisme de gauche (2002)

3 - La sagesse tragique : du bon usage de Nietzsche (2005)
4 - L'innocence du devenir : une biographie de Nietzsche (2008)
5 - Friedrich Nietzsche en bande déssinée (2010)
6 - Bestiaire nietzschéén : les animaux philosophiques (2014)

     

1- Contre-histoire de la philosophie n°14 : Friedrich Nietzsche

Dans sa longue contre-histoire de la philosophie (onze tomes pour le moment), Michel Onfray en consacre un (le numéro 14) à Friedrich Nietzsche. Écrire une telle histoire n'est pas neutre, « à dominante est nettement platonicienne » dit-il, et c'est pourquoi il s'est attelé à écrire sa propre version. C'est ce qu'il a appelé "contre-histoire", basée sur ses thèmes favoris qu'il énumère lui-même : « matérialiste, hédoniste, nominaliste, athée, sensualiste, empirique. »

       Onfray en 1975

Le coffret des éditions Frémeaux contient 13 CD développant les chapitres suivants  : Physiologie de la philosophie, Nietzsche, une généalogie, Un épicurisme nietzschéen, Le tétrapharmakon nietzschéen, L’hédonisme vitaliste, Vers le nietzschéisme.

2- Physiologie de Georges Palante : pour un nietzschéisme de gauche (éditions Grasset, 252 pages, 2002)

Vous avez dit Georges Palante ? Peu nombreux sont sans doute ceux qui connaissent ce philosophe et encore moins nombreux ceux qui ont approché son œuvre. Palante (1862 – 1925) fut pourtant considéré comme un grand philosophe au début du XXè siècle. Il fut aussi le personnage de Cripure du livre de Louis Guilloux (Cripure, c'est-à-dire  "critique de la raison pure", par référence à l’œuvre maîtresse du philosophe Emmanuel Kant).

Nietzschéen de gauche et libertaire, il enseigna la philosophie et eut une vie assez misérable qui le conduisit au suicide. C’est à partir de son œuvre que Michel Onfray développa ses thèmes favoris de l’hédonisme, l’anarchisme et la primauté du corps.
Ce livre, en fait le premier de Michel Onfray, (paru aux éditions Folle Avoine en 1987) est une réédition parue chez Grasset en 2002, un essai qui se présente tout à la fois comme une biographie, un commentaire et un complément de l'œuvre de Palante.

             

 3- La sagesse tragique : du bon usage de Nietzsche

La pensée de Nietzsche a été biaisée, pervertie d'abord par une sœur pronazie qui a dénaturé son héritage, les deux guerres mondiales, en particulier la seconde où on a voulu récupérer ses idées pour les mettre au service d'une idéologie puis ensuite beaucoup d'interprétations tendentieuses, érronées et mal intentionnées.
Tout ceci a donné une image déformée de sa pensée que Michel Onfray s'est efforcé de rectifier, constatant que « un siècle après la mort de Nietzsche, notre époque n’a toujours pas examiné en quoi sa philosophie était porteuse d’immenses révolutions. »
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4- L'innocence du devenir : biographie de Nietzsche (éditions Galilée, collection Incises, 2008)
Pourquoi écrire une nouvelle biographie de Friedrich Nietzsche ? Michel Onfray recourt à l'ironie, se réfère à un jeu de mots de Marcel Duchamp qui parle d'Anemic cinema pour qualifier l'état de santé du cinéma. On pourrait sans doute expliquer cette situation de mille façons que ça ne changerait rien au problème.

Onfray pense qu'il en est de même pour la philosophie, entre des universitaires au langage abscons de sabir et les articles convenus, complaisants de beaucoup de journalistes. Pour renverser la situation, il faudrait envisager une double thérapie : une "biographie philosophique filmée". On y verrait un philosophe dans sa vie quotidienne, donc le contraire d'un discours d'intellectuel ou d'approximations oiseuses.
Pour développer une philosophie plus concrète, plus près des préoccupations des gens, Michel Onfray préconise la réalisation d'un scénario pour un film qui montrerait « combien la vie de Nietzsche témoigne d'une pensée vécue. »
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5- Friedrich Nietzsche en bande dessinée (éditions Le Lombard, 2010)

Michel Onfray et le dessinateur Maximilien le Roy ont réalisé une bande dessinée consacrée à la vie de Nietzsche. Michel Onfray explique, dans l'Innocence du devenir : la vie de Frédéric Nietzsche, son intention de réhabiliter l'image du grand philosophe, souvent mise à mal par ceux qui voulaient le récupérer et faussée par la critique. Il revient sur la vie assez mouvementée du philosophe, sa relation tumultueuse avec sa soeur, sa quête têtue du bonheur et sa constante recherche d'un absolu.

   

6- Bestiaire nietzschéen (éditions Galilée, 2014)

Les philosophes se sont souvent servis des animaux comme métaphore de leur pensée. Si les exemples sont nombreux, on peut citer le taon de Platon, le hérisson de Derrida, le ciron (espèce d’acarien) de Pascal ou le porc-épic de Schopenhauer, Nietzsche a largement utilisé le truchement du bestiaire.

Ainsi dans Ainsi parlait Zarathoustra, les animaux prennent des traits humains : la dénégation chez l'autruche, la veulerie chez le buffle, la génuflexion chez l'âne, la ruse chez le chat, la soumission du chameau… On pourrait tout aussi bien continuer la liste avec la servilité du chien, la grossièreté du cochon, la lourdeur de l'éléphant, la mesquinerie de la fourmi, la rancune des mouches, l'opportunisme des sangsues, le ressentiment des tarentules, la méchanceté des vipères... un bestiaire qui renvoie au besoin des humains de projeter leurs propres sentiments, leur propre affectivité sur les animaux.

La volonté d’absolu, l’aspect surhumain de l’homme dirait Nietzsche, vient contrebalancer le côté bestial de l’humain qu’on peut retrouver dans le plaisir de l'aigle qui transparaît dans son regard, la paix dans le symbole de la colombe, le courage léonin, l'idée d’infini du serpent qui se mord la queue, le sens du concret du taureau, « le bestiaire nietzschéen dit la pensée de Nietzsche », conclut Michel Onfray, un guide « pour s'éloigner des hommes et se rapprocher du surhumain. »

   

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